La section apnée

La gueuse à frein du H.G.C

Les gueuses à frein sont généralement des engins imposants. Elles nécessitent une logistique lourde et coûteuse : bateau, plongeurs d'assistance, bouteille d'air et parachute.

Leur installation est souvent complexe et elles sont difficilement transportables.

Toutes ces contraintes freinent quelque peu les clubs qui souhaiteraient mettre en œuvre ce type de matériel

Depuis quelques années, les apnéistes de Conflans ont réfléchi et travaillé sur un système de gueuse à frein qui soit simple et rapide à mettre en place, démontable et polyvalent pour pouvoir être utilisé en fosse et en milieu naturel.

Sous l'impulsion de Gervais Lecoq, initiateur apnée du club, le pari est aujourd'hui réussi.

C'est donc la présentation de ce système que nous vous proposons. Libre à vous de vous en inspirer pour réaliser votre propre équipement !

Attention, il ne s'agit pas de rivaliser avec les meilleures gueuses genoux en bas pour faire du no-limit, mais bien de matériel de club, utilisable dans le cadre d'une activité de loisir et de formation ( profondeur max 40 m)

L'inventeur et son système

LE PRINCIPE :

- Un support (flotteur de planche à voile ou une potence pour la fosse)

- Un cordage, tendu par un lest et fixé sur un enrouleur.

- Une gueuse, munie d'un frein actionnée par l'apnéiste, qui coulisse le long du bout.

Le bout, à travers le puits de dérive de la planche, est descendu à la profondeur souhaitée.

Le frein maintien la gueuse en surface.

La gueuse est libérée par action sur la gâchette :

  • Pression à fond : la vitesse est maximale ;
  • graduellement : la gueuse ralentie.
  • Relâchement total : la gueuse s'arrête complètement.

La remontée de l'ensemble gueuse + cordage s'effectue avec l'enrouleur.

LE FLOTTEUR

Le modèle le mieux adapté correspond aux premières générations de planches à voiles ( il y en a des centaines qui traînent dans les clubs de voile) : longueur importante : environ 3.5 m et assez épaisse. Elle ne doit pas être creuse car des trous seront percés pour fixer les supports de l'enrouleur et du mouillage.

 

LES SUPPORTS DE L'ENROULEUR

Des lamelles d'acier sont fixées de chaque coté de la planche avec des tiges filetées Ø 10 en inox . Ecrous borgnes dessous et contre écrou sur le dessus. L'étanchéité est assurée par de la graisse silicone. Des écrous papillon sont utilisés pour fixer l'enrouleur et le démonter sans outil.

Un crochet permet de tenir la gueuse sous la planche pendant les déplacements et lors de la descente du cordage.

L'ENROULEUR

Réalisé en inox, il est équipé de roulements à billes étanches qui facilitent la rotation du tambour.

Celui-ci reçoit 40 m de cordage fixé sur l'axe par une vis.

L'enrouleur est maintenu sur la planche grâce à 4 écrous papillon. Il est installé ou démonté en quelques instants.

LE CORDAGE

Fil polypropylène de Ø 10, la corde est repérée par des traits de peinture tous les 5 m. Un lest la maintient tendue et sert également de butée.

LA BUTEE

C'est un plomb d'environ 2 kg, de forme conique.

Le moulage a été réalisé dans le goulot d'une bouteille d'eau en plastique. Cette forme a été privilégiée car la descente du bout est plus rectiligne et plus rapide qu'avec un disque d'haltère.

LA GUEUSE

C'est un cylindre de laiton de 13 kg qui coulisse le long du cordage. Elle est équipée d'une poignée en inox et du système de freinage.

Dimensions du corps de la gueuse : L 400 Ø 70 mm.

Voir plan pour détail d'assemblage.

LE FREIN

C'est en fait un descendeur antichute en inox, détourné de son utilisation première ( système de sécurité obligatoire pour les techniciens qui interviennent sur les pylônes EDF, TDF..) . Il est vissé sur le corps de la gueuse. Son action sur le bout libère ou retient la gueuse. C'est également en tirant sur la gâchette que l'on contrôle la descente du filin.

 

LA BOULE

Elle sert de butée entre le frein et le mousqueton de la laisse de sécurité de l'apnéiste. C'est une boule en plastique de jeu d'enfant percée de part en part. Elle coulisse le long du cordage.

LA POTENCE

En inox, elle sert à fixer le système sur une échelle de piscine ou de bateau.

Le cordage passe sur une poulie et dans un guide.

Une petite poulie en plastique retient la gueuse pendant la descente du câble.

REGLES DE SECURITE

  • Vérifier régulièrement l'état de chacun des composants du système,
  • Le moniteur responsable de l'atelier doit le connaître parfaitement et bien baliser sa zone d'évolution, en s'assurant de l'absence de plongeurs bouteille ou d'autres apnéistes.
  • Si vous voulez vous échauffer en poids constant le long du bout, la gueuse doit être au fond, pour éviter le risque de la voir descendre seule. Dans cette position vous pourrez pratiquer le free-apnée ( tractage uniquement à la force des bras)
  • Les utilisateurs doivent être bien briffés sur la manipulation du système.
  • Celui qui descend avec la gueuse laisse sa ceinture de plomb sur la planche !
  • Ne jamais perdre de vue que le retour vers la surface est la phase de l'exercice qui demande le plus d'effort ; c'est pourquoi la profondeur envisagée ne doit pas être supérieure à la profondeur réalisée en poids constant !
  • Attention aux oreilles et sinus, répétez bien à vos élèves de respecter leur capital ORL, de régler la vitesse de descente, s'arrêter pour équilibrer et renoncer, évidemment, à la moindre alerte.
  • Faites en sorte de tourner au moins à 4 sur l'atelier : 1 qui descend, 1 qui assure sa sécurité , 1 qui remonte la gueuse et le dernier qui se prépare.
  • Utiliser une laisse dès que la profondeur visée dépasse 15 m ou que la visibilité est réduite.

Outil collectif par excellence, cet engin n'a cessé d'évoluer grâce au talent et à l'imagination de ceux qui l'on pensé et réalisé.

Merci à Pierre Scheubel et Pierre Gosselin, dont nous avons repris l'idée de la planche et de l'enrouleur ; à Jacques Defer, Marc Dias, Jean-Christophe Dupuy, Xavier Queruel, Gérard Starnini et Gilbert Yvalun.

A.MAHE

Photos Stéphane Tran & André Mahé .
Plans et conception de l'enrouleur : G.Starnini ;Plans et conception de la gueuse : G.Lecoq.